E. Pietriga (In Situ) et P. Chatalic (IASI-Gemo)
Les architectures pair à pair permettent à un ensemble d'utilisateurs de partager des ensembles de ressources de façon complètement décentralisée. Chaque utilisateur joue exactement le même rôle en étant à la fois serveur et client pour d'autres pairs du réseau. Cette absence de centralisation a l'avantage de laisser chaque utilisateur organiser librement l'ensemble des ressources qu'il souhaite partager mais complique la tâche de partage et de recherche d'informations, par manque de référentiel commun. C'est pourquoi la plupart des systèmes actuels de partage de fichiers s'appuient essentiellement sur des méthodes d'indexation par mots clés, associées à des HDT. Ces techniques sont cependant limitées car elles ne permettent pas toujours de rendre compte de façon adéquate de la véritable nature des ressources partagées, ni d'exploiter la structuration adoptée au niveau de chaque pair pour l'organisation de ces ressources.
Dans le contexte du Web sémantique, la nature des ressources partagées peut être plus finement décrite, en utilisant des ontologies. Celles-ci permettent de formaliser, par le biais de définitions de classes et de relations, la sémantique des concepts et propriétés pertinentes pour les domaines d'applications considérés. Dans le contexte des systèmes pair à pair, plusieurs approches sont envisageables. Des systèmes comme Edutella imposent à chaque pair de décrire ses ressources à l'aide d'une même ontologie de référence. D'autres approches au contraire laissent à chaque pair la liberté de décrire ses ressources en fonction de sa propre ontologie (e.g. Piazza, SomeWhere. Dans ce cas, pour que les différents pairs puissent collaborer, il est nécessaire qu'ils puissent établir des correspondances (appelées mappings) entre leurs ontologies respectives. La complexité des langages utilisés pour décrire les ontologies et les mappings entre ontologies a un impact direct sur la capacité de telles architectures à passer à l'échelle. Pour cette raison, le système SomeWhere, développé dans l'équipe IASI-GEMO, s'appuie sur le formalisme de la logique, ce qui a permi la mise au point de mécanismes d'inférence efficaces. Des expériences récentes ont permis d'illustrer un réel passage à l'échelle, sur des réseaux générés artificiellement comprenant un millier de pairs.
Le déploiement à large échelle d'une architecture comme SomeWhere pour traiter des domaines réels nécessite des outils permettant à chaque pair de pouvoir développer sa propre ontologie et d'établir des mappings avec d'autres pairs d'un même réseau. Les langages utilisés au coeur de SomeWhere étant situés à un niveau d'abstraction particulièrement bas, il est nécessaire de fournir aux utilisateurs des outils leur permettant de visualiser et de manipuler ces ontologies à travers des représentations visuelles simples et une interface conviviale.
Le travail de ce stage consistera en la conception et l'implantation d'outils graphiques fondés sur les récentes avancées en matière d'interaction homme-machine. Ces outils devront permettre de concevoir facilement des ontologies, et d'y rattacher les ressources que le pair souhaite partager, en faisant abstraction du langage de description d'ontologie employé. Ces outils devront également permettre de visualiser l'ontologie locale de différents points de vue, ainsi que celles de pairs distants, et d'établir facilement des mappings entre ontologies. L'étudiant aura à sa disposition différentes boîtes à outils développées par l'équipe In Situ (telle que ZVTM) et pourra réutiliser certains composants développés pour d'autres applications, notamment IsaViz et ZGRViewer.
Différentes applications utilisant la boîte à outils ZVTM: IsaViz, ZGRViewer, Geonames Browser
Projet INRIA In Situ (en collaboration avec l'équipe IASI-Gemo)
L.R.I.
Bât. 490
Université PARIS-SUD
91405 Orsay Cedex
01 mars 2007 - 31 aout 2007